Vous pouvez répéter la question ?
« Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément. […] Avant donc que d’écrire apprenez à penser » (*).
Très souvent dans nos vies professionnelles, nous sommes interpellés par des problématiques formulées de façon alambiquée, confuse, tarabiscotée, biscornue.
Nous avons ainsi une fâcheuse tendance, pour énoncer un problème, à vouloir y incorporer déjà une partie de (ce que nous croyons être) la solution. À mélanger plusieurs questions différentes. À confondre la question et les enjeux, le problème et le contexte, le diagnostic et les causes, l’interrogation et les contraintes.
Il en découle une expression pas simple du problème posé.
Or, bien souvent, les solutions peuvent être complexes, puisque l’entreprise elle-même est un système d’interactions complexes entre tous les éléments qui la composent.
Inutile, donc, de complexifier la formulation de la question !
En médecine, on dit souvent que poser le bon diagnostic est déjà à mi-chemin de la guérison. Dans les affaires, poser simplement les bonnes questions est déjà à mi-chemin des solutions.
Simplifier ne veut pas dire être simpliste. Cela signifie (simplement) aller à l’essentiel, sans déni ni préjugé.
Simplexifier la question, ça sert à sérier lucidement les problèmes, mettre en place un plan d’action avec méthode, et finalement mieux résoudre les problèmes.
En résumé : c’est les réponses (et leur mise en œuvre) qui est complexe, pas la question !
Sic transit mundi.
* Nicolas Boileau, Art poétique, Chant I, v. 147 ss.